Des informations récentes indiquent que le président Évariste Ndayishimiye aurait ordonné le renforcement du Front de Libération Nationale (FLN), un groupe armé opposé au gouvernement rwandais, par plus de 400 membres des Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir CNDD-FDD, récemment formés aux techniques militaires.
Ces Imbonerakure proviennent de plusieurs régions du nord-ouest du Burundi, notamment Kabarore, Bukinanyana, Mabayi, Mugina et Rugombo, et ont suivi leur formation au camp militaire de Makamba.
Le FLN, actif principalement dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) et dans la forêt de la Kibira au Burundi, collaborerait avec ces jeunes pour mener des opérations contre le gouvernement rwandais.
Le groupe concentre ses actions dans des zones telles que Minembwe et d’autres parties du territoire de Fizi, en RDC, tout en profitant du soutien logistique depuis la forêt de la Kibira.
Entre 2018 et 2019, le FLN a lancé une série d’attaques dans le sud-ouest du Rwanda, causant morts et blessés parmi les civils et détruisant des biens matériels, y compris des véhicules.
Ces actions auraient été orchestrées depuis des bases situées dans la forêt de la Kibira, où le groupe bénéficiait, selon les rapports, de l’appui des autorités burundaises.
Selon des sources crédibles, plus de 200 Imbonerakure ont récemment rejoint les combattants du FLN dans la zone de Kidote, sous le commandement du colonel Fabien Mukeshimana, alias Kamayi.
Un second contingent de 200 jeunes a été dépêché à Lubarika pour s’intégrer aux unités dirigées par le général de division Dieudonné Hategekimana, alias Théophile.
Des responsables du renseignement militaire burundais auraient rencontré mi-août 2025 le général Hategekimana, l’incitant à collaborer avec eux et avec les Forces armées de la RDC (FARDC) dans la région d’Uvira et les zones frontalières du Rwanda.
Cette coopération aurait été assortie de promesses de soutien financier et logistique de la part du gouvernement congolais.
Un officier supérieur du renseignement burundais a affirmé que Ndayishimiye, tout comme son prédécesseur Pierre Nkurunziza, aurait soutenu de longue date le FLN et la Force démocratique de libération du Rwanda (FDLR), motivé par une « animosité ethnique ».
Selon lui, la CNDD-FDD continuerait de promouvoir cet agenda tribaliste, croyant que l’appui à ces groupes pourrait déstabiliser le gouvernement rwandais dirigé par le FPR.
Le photojournaliste burundais Teddy Mazina a corroboré ces affirmations, expliquant que l’administration Ndayishimiye aurait permis aux éléments de la FDLR de circuler librement, de commercer, de s’implanter et de s’organiser au Burundi.
Il rappelle également l’intervention de combattants FDLR venus de la RDC lors de la tentative de coup d’État contre Nkurunziza en mai 2015, pour défendre le gouvernement en place.
Enfin, les rapports indiquent que près de 20 000 soldats burundais seraient actuellement stationnés dans la province du Sud-Kivu, principalement dans le territoire d’Uvira, en coordination active avec la FDLR, facilitant les déplacements des dirigeants de ces groupes entre Bujumbura et d’autres lieux.
La Coalition pour la Renaissance de la Nation (CRN – Ingeri ya Rugamba) a vivement réagi à ces révélations, dénonçant un leadership « dangereux et irresponsable » de la part du président Ndayishimiye.
L’organisation politique de l’opposition a accusé le chef de l’État de compromettre la sécurité régionale et de « trahir les intérêts du peuple burundais » en soutenant des groupes armés liés au génocide.
La CRN critique notamment la continuité de l’agenda tribaliste de la CNDD-FDD, qui, selon elle, considère que l’appui à ces groupes permettrait à la fois de déstabiliser le gouvernement rwandais et de poursuivre le génocide anti-Tutsi.
Elle affirme que ce choix stratégique entretient l’instabilité, renforce les tensions ethniques et compromet la crédibilité internationale du Burundi, tout en mettant en péril la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs africains.

