La récente intervention d’Aliko Dangote au forum de Kigali, plaidant pour une nouvelle génération de dirigeants africains dotés d’une véritable mission, résonne de manière particulière au Burundi.
Alors que le continent s’interroge sur son avenir, la Coalition pour la Renaissance de la Nation (CRN – Ingeri ya Rugamba) estime que le cas burundais illustre dramatiquement les dérives d’un leadership dépourvu de vision, incapable de conduire le pays sur la voie de la stabilité et du développement.
Pour la CRN – Ingeri ya Rugamba, les vingt années de gouvernance du CNDD-FDD se caractérisent d’abord par une crise économique persistante.
Malgré des discours optimistes, les réalités quotidiennes des Burundais racontent une autre histoire : l’inflation ne cesse d’éroder le pouvoir d’achat, les déficits publics s’aggravent et les secteurs clés de l’économie – café, thé, infrastructures – stagnent ou régressent.
Cette détérioration découle, selon la coalition, d’une gestion publique marquée par la corruption, la captation des ressources par une élite proche du pouvoir, et l’absence d’investissements productifs susceptibles de moderniser l’économie nationale.
La CRN – Ingeri ya Rugamba dénonce également un système politique verrouillé, où le parti au pouvoir se confond avec l’État.
L’appareil administratif, les collectivités locales, et jusqu’aux institutions censées jouer un rôle de régulation et de contrôle semblent instrumentalisés au profit exclusif du maintien du CNDD-FDD.
La coalition s’inquiète du climat d’intimidation envers l’opposition, de l’implication répétée d’acteurs proches du pouvoir dans des violences politiques et de l’usage de la jeunesse du parti comme outil de pression sociale et politique.
Ce mode de gouvernance, qui s’appuie davantage sur la contrainte que sur le consensus, éloigne le Burundi des standards institutionnels nécessaires à un développement durable.
Sur le plan régional, la CRN – Ingeri ya Rugamba critique sévèrement l’implication militaire du Burundi dans la crise sécuritaire de l’Est de la République démocratique du Congo.
Elle estime que cette présence nourrit davantage les tensions qu’elle ne contribue à la paix, et qu’elle sert des intérêts politiques internes plutôt que des objectifs de sécurité régionale bien définis.
La coalition s’inquiète aussi du malaise croissant au sein des forces armées, où certaines dissensions internes témoignent d’un manque de clarté dans les décisions stratégiques du gouvernement.
Le problème central réside dans l’incapacité du CNDD-FDD à articuler une vision cohérente pour l’avenir du pays. Alors que de nombreux pays africains tentent de moderniser leurs économies, d’investir dans l’innovation ou de transformer leurs institutions, le Burundi semble enfermé dans un modèle archaïque, dominé par la peur, la loyauté partisane et l’improvisation permanente.
Les plans de développement qui sont présentés au public manquent de réalisme, ignorent les priorités structurelles et se heurtent à une gouvernance opaque où l’intérêt général est relégué au second plan.
Selon la CRN – Ingeri ya Rugamba, l’écho aux propos de Dangote est clair : un pays ne peut se construire durablement sans leaders porteurs d’une mission, capables de s’élever au-dessus des intérêts particuliers et d’agir avec conviction pour le bien commun.
Pour la coalition, la situation burundaise est l’illustration d’un leadership qui s’est installé dans la gestion du quotidien, sans ambition réelle pour la nation, et qui reproduit un modèle politique tourné vers la conservation du pouvoir plutôt que vers la transformation du pays.
Elle appelle ainsi à une refondation profonde du leadership national. Non pas un simple changement d’hommes, mais une métamorphose de la culture politique : construire des institutions fortes, restaurer la confiance entre l’État et les citoyens, réhabiliter l’intégrité, remettre la vision long terme au cœur des décisions publiques.
Elle estime que le Burundi a besoin d’une direction nouvelle, capable de rallumer l’espérance collective, de rompre avec les logiques destructrices du passé, et de hisser enfin le pays à la hauteur de son potentiel humain et économique.

