Une compétition sans compétiteurs

La campagne des législatives a commencé dans le pays. Mais ne résonnent que les chants d’un seul parti, ne se pavanent que les seules couleurs du CNDD-FDD, ne vrombissent à travers monts et vaux que les véhicules et les motos du parti de l’aigle…

 

Cette absence des autres formations politiques sur le terrain ne signifie pas qu’elles n’ont pas de membres ou de désir ardent de battre campagne aussi.

 

C’est qu’il y a des obstacles d’ordre matériel, administratif et même psychologiques auxquels elles se heurtent et qui paralysent les initiatives quelles soient pour des marches-manifestations, des meetings ou autres « happenings » mobilisateurs…

 

Cette absence de compétition loyale et équitable engendrera des frustrations qui pourraient générer des violences demain, si rien n’est fait pour changer une situation clairement explosive à court terme…

 

Il manque un relais efficace qui mette en pratique et la loi et les recommandations de S.E. le chef de l’État faites très clairement en début de campagne : permettre à tous de faire campagne en toute sécurité, en toute équité et en toute conformité avec la loi.

 

Si rien ne change, l’issue du scrutin sera dépourvue de crédibilité et la victoire sera ce que Pierre Corneille écrivait dans sa célèbre pièce « Le Cid » (Acte II, Sc.2) :

 

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

 

Vu les mille et une difficultés déjà franchies par notre nation, il serait dommage, tragique même que nous retombions dans les travers d’un système oppressif…

 

Analyse de Jean-Marie Ngendahayo