L’annonce de la non-participation de Dynamo BBC à la Road to BAL 2025, officialisée par la Fédération de Basketball du Burundi (Febabu) le 9 octobre, a provoqué la stupeur dans le milieu sportif. Champion en titre de la Vital’o Basketball League, le club le plus titré du pays se voit une nouvelle fois privé de la scène continentale.
Une situation qui révèle, au-delà du cas particulier, les failles persistantes dans la gouvernance du basketball burundais.
Selon la Febabu, la décision découle du non-respect de certaines exigences réglementaires, notamment la non-levée d’une suspension imposée par la BAL lors de la conférence Kalahari en mars 2024.
À l’époque, Dynamo avait été disqualifié et sanctionné d’une amende de 50 000 dollars, tandis qu’une autre amende de 50 000 francs suisses avait été infligée à la fédération elle-même.
Les deux sanctions, distinctes, auraient pourtant été confondues par le club, qui croyait que leur règlement relevait d’un seul paiement.
Cette incompréhension, levée trop tardivement, aurait compromis la régularisation avant la date limite d’enregistrement fixée au 30 juillet 2025.
Derrière cette nouvelle exclusion se cache une question de responsabilité partagée.
Plusieurs dirigeants actuels de la fédération ont autrefois occupé des postes clés au sein de Dynamo. Difficile, dès lors, de parler d’un simple malentendu administratif.
Certains acteurs du milieu sportif estiment que la Febabu aurait pu intervenir plus activement, en négociant un paiement échelonné de l’amende ou en plaidant la cause du club auprès des organisateurs de la BAL.
D’autres dénoncent une absence de coordination et de communication, symptôme d’une gestion trop centralisée et peu transparente.
Du côté de Dynamo, la réticence à investir davantage dans une compétition sans garantie de qualification semble compréhensible.
Dans la phase de la Road to BAL, les clubs doivent assumer eux-mêmes tous les frais de déplacement, de logistique et d’hébergement. Or, l’affaire du sponsor officiel Visit Rwanda, qui avait déjà provoqué la disqualification du club en 2024, n’a toujours pas trouvé d’issue claire.
Face à une telle incertitude financière et institutionnelle, Dynamo aurait préféré ne pas risquer de nouveaux fonds dans une aventure sans visibilité certaine.
Mais les conséquences dépassent largement le cadre du club.
L’absence du Burundi dans une compétition aussi prestigieuse prive le pays d’une vitrine continentale essentielle.
Elle freine la progression de ses joueurs, limite l’exposition du talent local et refroidit les potentiels investisseurs.
Pour beaucoup, cette situation illustre la stagnation d’un système où les mêmes dirigeants se succèdent sans vision de réforme ni stratégie de développement claire.
En définitive, cette nouvelle exclusion de Dynamo BBC n’est pas seulement un revers sportif : elle est le reflet d’un malaise structurel plus profond.
Tant que la gouvernance du basketball burundais restera marquée par le manque de transparence et la personnalisation des responsabilités, les ambitions continentales des clubs nationaux risquent de rester lettre morte.

