La rentrée scolaire dans la commune de Rumonge de la province Burunga, commence sur une note préoccupante avec la fermeture de cinq écoles post-fondamentales.
Les lycées communaux de Rudida, Ruhora, Mihetano, Rutwenzi et Bumba ont été contraints de fermer leurs portes dès le 15 octobre en raison d’effectifs d’élèves insuffisants, parfois moins de dix par classe, loin du minimum requis par le ministère de l’Éducation, qui fixe à 20 le nombre d’élèves nécessaire pour le post-fondamental et à 25 pour le fondamental.
Cette décision, prise par l’administrateur communal après une réunion avec les responsables scolaires, prévoit le redéploiement des élèves vers les écoles voisines offrant les mêmes sections, tandis que les enseignants seront réaffectés dans la commune.
L’objectif affiché est de mieux gérer le personnel éducatif et d’éviter le gaspillage des ressources humaines, mais elle révèle surtout un problème structurel : l’enseignement général perd progressivement de son attractivité.
De plus en plus d’élèves se tournent vers les écoles techniques privées, perçues comme plus rentables et offrant des diplômes, contrairement aux lycées communaux qui ne délivrent qu’un certificat.
Le constat est inquiétant : les sections Langues, Sciences sociales et humaines, ainsi que Pédagogique, attirent de moins en moins d’élèves, et certaines ont déjà dû fermer dans d’autres établissements de Rumonge.
Les parents interpellent les autorités sur l’implantation excessive de lycées similaires dans une même zone, considérée comme une mauvaise planification qui conduit à la fermeture d’écoles récemment construites, entraînant une perte financière et un risque de régression des connaissances pour les élèves qui finissent dans des structures privées moins adaptées à l’enseignement supérieur.
À cette crise d’effectifs s’ajoute celle du personnel enseignant.
Plusieurs directeurs signalent des départs d’enseignants vers l’étranger ou d’autres secteurs professionnels, fragilisant la continuité de l’apprentissage.
Selon le journal Iwacu Burundi, le chef du département Éducation de Rumonge confirme ce phénomène et indique que des remplacements sont en cours, mais sans fournir de chiffres précis.
Les syndicats demandent une réflexion nationale sur cette fuite des enseignants, estimant qu’elle pourrait devenir un problème majeur si elle n’est pas rapidement adressée.
La gestion des enseignants vacataires a également été abordée, avec des propositions pour harmoniser les primes versées par les parents afin d’éviter les disparités entre écoles.
L’administrateur communal a par ailleurs mis en garde les directeurs ayant détourné les primes de l’année passée, signalant que les dossiers seraient transmis au parquet pour instruction.
La fermeture de ces cinq écoles dépasse la simple question d’effectifs.
Elle illustre les faiblesses d’un système éducatif en mutation, confronté à la désaffection pour l’enseignement général et à la montée en puissance de l’enseignement technique privé.

