Le Burundi figure parmi les pays les plus touchés par la faim dans le monde, selon le dernier rapport du Global Hunger Index (GHI) publié le 9 octobre 2025. L’indice classe la situation alimentaire du pays comme « alarmante », une catégorie partagée avec seulement six autres nations à l’échelle mondiale.
Cette réalité découle de plusieurs facteurs structurels.
La fragilité économique, aggravée par l’instabilité politique et les conflits, freine la capacité du pays à garantir une alimentation suffisante et nutritive pour sa population.
À cela s’ajoute l’impact croissant du changement climatique, qui multiplie les événements météorologiques extrêmes et fragilise les systèmes agricoles locaux.
L’indice repose sur des indicateurs précis : la prévalence de la sous-alimentation, le retard de croissance chez les enfants et la mortalité infantile.
Les experts avertissent que la stagnation des progrès en matière de sécurité alimentaire compromet sérieusement la possibilité d’atteindre l’objectif mondial de « Faim Zéro » d’ici 2030.
Selon eux, un renouveau de l’engagement international est indispensable, faute de quoi le droit fondamental à l’alimentation et le bien-être de millions de personnes resteront menacés.
La situation du Burundi est d’autant plus préoccupante que les données disponibles sont partielles et parfois difficiles d’accès.
Les chiffres officiels pourraient sous-estimer la réalité sur le terrain, laissant dans l’ombre des populations dont les besoins alimentaires sont invisibles et donc peu prises en charge par l’aide internationale.
En comparaison, certains pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda ont enregistré des avancées significatives depuis 2016, illustrant que des progrès sont possibles malgré un contexte régional difficile.
Toutefois, au rythme actuel, les prévisions mondiales indiquent que l’objectif de faim faible à l’échelle globale ne pourrait être atteint qu’en 2137, soit plus d’un siècle après la date initialement prévue.
Cette alerte du GHI souligne la nécessité d’une action coordonnée et soutenue pour répondre aux crises alimentaires persistantes, tout en renforçant la résilience face aux défis climatiques et économiques.
Sans une intervention rapide et ciblée, la situation au Burundi risque de se détériorer davantage, exacerbant les inégalités et les vulnérabilités dans la région des Grands Lacs.

