Leadership en panne : même une compresse devient un luxe

Depuis près d’un mois, plusieurs hôpitaux du pays fonctionnent avec un manque criant de compresses, un matériel pourtant élémentaire dans tout acte de soin.

 

Les équipes médicales travaillent dans des conditions qui relèvent davantage de la débrouille que d’un système de santé digne de ce nom. Et pendant que les soignants s’épuisent à improviser, les patients subissent. Le silence des autorités, lui, demeure assourdissant.

 

À Roi Khaled, établissement de référence censé garantir un standard élevé de prise en charge, l’absurde est devenu la norme.

 

Chaque malade — qu’il soit en attente d’une opération, d’un simple pansement ou d’un accouchement — doit désormais apporter ses propres compresses.

 

Ceux qui ont les moyens se tournent vers les pharmacies voisines, où les prix s’envolent à mesure que la pénurie s’aggrave.

 

Ceux qui n’en ont pas restent prisonniers d’un système qui semble les abandonner à leur sort.

 

Les soignants de l’hôpital disent ne plus comprendre comment une crise aussi basique peut être traitée avec autant d’indifférence par les responsables.

 

À Rumonge, la situation n’est pas meilleure, rapporte la Radio Publique Africaine, RPA.

 

Les équipes peinent même à entrer en salle d’opération : avec les compresses distribuées au compte-gouttes, parfois fournies en cartons et non plus en rouleaux adaptés, chaque geste devient plus long, plus risqué, plus précaire.

 

Là encore, le personnel s’alarme, mais les réponses tardent — ou ne viennent pas.

Cette pénurie intervient à un moment où, devant l’Assemblée nationale, la ministre de la Santé assurait que l’approvisionnement en médicaments allait s’améliorer.

 

Les premiers lots avaient été livrés, disait-elle, et un mécanisme financier mis en place pour éviter les ruptures.

 

Ces déclarations, qui se voulaient rassurantes, tranchent vertigineusement avec la réalité observée sur le terrain.

 

Comment expliquer qu’en dépit de promesses officielles, les hôpitaux se retrouvent à court d’un consommable aussi basique qu’une compresse ?

 

Comment un pays peut-il prétendre renforcer son système sanitaire tout en laissant les prestataires travailler sans le strict minimum ?

 

Cette crise révèle moins un manque ponctuel qu’un dysfonctionnement systémique : absence de planification, communication lacunaire, dépendance malsaine à l’importation, et surtout un leadership sanitaire qui semble naviguer à vue.

 

Pendant ce temps, les malades deviennent malgré eux les victimes d’une gestion hésitante, où les solutions annoncées ne suffisent jamais à apaiser les urgences vécues au quotidien.

 

Les soignants de Roi Khaled comme de Rumonge réclament une réaction immédiate.

 

Ils demandent simplement de pouvoir faire leur travail sans mettre en péril la vie de ceux qu’ils soignent.

 

Leur appel, urgent, devrait résonner comme un signal d’alarme pour un pays qui ne peut se permettre que la santé publique soit encore une fois prise au piège de l’improvisation.

 

Selon la Coalition pour la Renaissance de la Nation, CRN – Ingeri ya Rugamba, ce qui manque aujourd’hui dans les hôpitaux, ce ne sont pas seulement des compresses : c’est une volonté politique claire, stable et responsable, capable d’anticiper plutôt que de réagir trop tard.

 

Une volonté sans laquelle les mêmes crises reviendront, encore et encore, au détriment des citoyens, souligne la CRN – Ingeri ya Rugamba.