La rébellion AFC/M23 accuse le gouvernement burundais d’être directement impliqué dans les frappes aériennes et les attaques visant des zones densément peuplées de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), provoquant de graves souffrances parmi les civils.
Dans un communiqué publié dimanche, le porte-parole de l’AFC/M23, Lawrence Kanyuka, a déclaré que le Burundi « sert de base arrière et de centre de commandement » pour les forces du régime de Kinshasa dans le conflit qui oppose le gouvernement congolais aux rebelles.
« Tous les bombardements effectués par les avions de chasse Soukhoï-25 et les drones contre des zones densément peuplées, tout au long du front, sont coordonnés depuis le Burundi », a-t-il affirmé.
Selon Kanyuka, l’implication burundaise ne se limite pas à la planification : les troupes burundaises et les miliciens Imbonerakure participeraient activement aux attaques contre les civils.
« Le Burundi déploie également ses forces et ses miliciens au Sud-Kivu, où ils sont intégrés aux FARDC, aux FDLR et aux Maï-Maï Wazalendo », a-t-il précisé.
Pour Bertrand Bisimwa, coordinateur adjoint de l’AFC/M23, ces actions constituent « des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ».
Depuis octobre 2025, les troupes burundaises auraient bloqué toutes les routes reliant les habitants des territoires de Minembwe, Fizi, Uvira et Mwenga, limitant l’accès aux marchés et aux services de santé.
La situation dans l’Est de la RDC reste extrêmement volatile, et l’escalade de l’implication de forces étrangères alarme la communauté internationale, qui tente de favoriser une résolution pacifique du conflit entre Kinshasa et l’AFC/M23.
Pour la Coalition pour la Renaissance de la Nation (CRN – Ingeri ya Rugamba), ces actes sont intolérables. Elle dénonce « la complicité directe du président Ndayishimiye dans un génocide et des crimes contre l’humanité », ajoutant : « Le président burundais transforme la région en champ de bataille pour ses ambitions personnelles, sans aucun respect pour la vie des populations civiles. »
« Permettre à des troupes burundaises et à des milices de massacrer des civils constitue une violation flagrante du droit international et un affront à toute notion de responsabilité gouvernementale. La communauté internationale doit intervenir sans délai, » conclut-elle.
L’ombre de l’implication burundaise dans le conflit congolais risque de compliquer davantage les efforts de paix et de laisser la population civile, déjà fragilisée, au cœur d’une escalade meurtrière.

